Séance publique des 17 et 18 septembre 2015 : extraits de l’allocution d’ouverture du Président de l'Assemblée de Corse
Non publié
(De www.corse.fr)
Les conflits au Moyen-Orient, notamment en Syrie ou en Irak, l’insécurité dans laquelle s’est enfoncé la Lybie et avec elle, tout un pan de l’Afrique subsaharienne, provoquent une augmentation considérable des demandes d’asile sur le continent européen. Cela s’ajoute aux flux migratoires d’ordre économique pour déboucher sur une véritable crise internationale. L’opinion s’est émue, à juste titre, devant le cadavre d’un enfant syrien. Cette image atroce symbolise en effet le drame et les souffrances subies tout au long de l’année par des dizaines de milliers d’hommes et de femmes, fuyant de chez eux des guerres de plus en plus barbares, tentant de franchir nos frontières, pour chercher ici de quoi survivre dignement. Confrontée à l’urgence, l’Union européenne s’efforce, plutôt laborieusement d’ailleurs et on peut le regretter, de définir une réponse qui soit, vraiment, à la hauteur des enjeux. Pour mettre en œuvre, d’abord, une solidarité réelle envers les Etats riverains directement aux prises avec ces problèmes, notamment la Grèce, l’Italie et l’Espagne ; et pour aboutir, ensuite, à une répartition plus équilibrée de l’effort d’accueil des réfugiés de guerre entre tous les pays membres. Pour ce qui concerne la France, le chiffre de 24 000 a été avancé et le gouvernement a réuni préfets et élus locaux pour recenser les communes volontaires, pour la plupart en milieu rural, de façon à les aider à prendre en charge les réfugiés dans les meilleures conditions. Mes chers collègues, au-delà de l’émotion médiatique, un tel contexte est propice, surtout en période de crise, à l’exploitation des inquiétudes et des égoïsmes, qui parfois servent aussi d’alibi au racisme et à la peur de l’autre. Il convient, par conséquent, de bien réfléchir aux conditions raisonnables d’accueil et intégration de nouveaux arrivants, pour ne pas alimenter ces réactions de rejet. La Corse a su, toujours, se montrer accueillante envers ceux qui fuyaient une oppression barbare, un régime politique qui les combattait ou, plus simplement, venaient y chercher du travail et de quoi améliorer leur existence. Pourtant, le niveau de vie de sa population permanente n’était pas, loin s’en faut - et malgré la crise et les difficultés que nous connaissons - celui aujourd’hui ! Moyennant les garanties d’un accueil convenable et équilibré, je suis persuadé que le peuple corse saura se monter, une nouvelle fois, fidèle à ses valeurs ancestrales d’hospitalité et entraide.