Décodeurs UE: L'Union européenne veut tuer la pêche européenne ! Vraiment ?
Non publié
(De www.europe-corse.eu)
Trop de pêche tue la pêche
Le nombre de poissons n'est pas illimité, c'est donc avant tout la surpêche qui risque de provoquer la disparition des poissons puis des pêcheurs. De plus, les poissons ignorent les frontières et installer des postes frontières poissonniers en mer semble irréaliste, même aux plus souverainistes d'entre nous.
Voilà pourquoi, les États européens ont décidé ensemble de mettre en place une politique commune de la pêche. Son objectif est:
- de gérer en commun la rareté des stocks de poisson,
- d'assurer une rentabilité économique préservant l'environnement
- et de soutenir l'activité des pêcheurs, tout en veillant à la santé des consommateurs.
Le nombre d'emplois dans le secteur de la pêche a décliné ces dernières années (entre 1,5 et 2 % par an avant 2014). La réforme de notre politique en 2014 vise à renverser cette tendance.
En plus du renforcement de la rentabilité de l’activité, des fonds structurels sont aussi alloués pour améliorer les qualifications et le salaire des travailleurs.
En matière de quotas de poissons à pêcher, l’augmentation des captures d’espèces abondantes et le développement de l’aquaculture (seulement 16 % des emplois européens du secteur en 2014) doivent permettre d'améliorer la situation de l'emploi. Quoi qu'il en soit, les taux de capture sont définis pour chaque espèce de poisson au vu des avis scientifiques (Conseil international pour l’exploitation de la mer) tous les ans, ou tous les deux ans pour les stocks en eau profonde.
Prenons l'exemple du thon en Méditerranée
Grâce aux mesures prises pour préserver le thon rouge, en 2015, les stocks en Méditerranée ont pu être rétablis et l'Union européenne a pu accorder une augmentation de 20 % de son quota par rapport aux années précédentes. C'est la preuve qu'une gestion intelligente des stocks de poisson fonctionne ! Le quota pour la sole dans le Golfe de Gascogne est maintenant stabilisé, grâce à un plan de gestion. Le quota pour le merlu du Nord augmente aussi depuis quelques années et ceci démontre la bonne gestion du stock par les pêcheurs et l'Union européenne. Ces bons exemples illustrent l'objectif d'augmenter les quotas d'une manière durable pour augmenter les revenus du secteur et la stabilité sociale.
La politique commune de la pêche soutient également les prix d’achat aux pêcheurs, grâce à la fixation d’un prix de référence à respecter pour les importations extra-UE et d’un prix d’orientation pour les poissons issus de la pêche européenne, assuré par des mécanismes de correction (retrait d’une partie de la pêche et compensations).
Loin de tuer la pêche européenne, la politique commune de la pêche vise à la faire vivre de manière durable. Préserver les poissons est dans l'intérêt des pêcheurs. Les travailleurs de la pêche doivent aussi être protégés de la concurrence extérieure quand cela est nécessaire et soutenus pour assurer un développement de l'activité.
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