Décodeurs UE: L'Europe détruit nos emplois ! Vraiment ?
(De www.europe-corse.eu)
L'économie française bénéficie du marché unique
En tant que membre de l'Union européenne, la France fait partie du marché unique, le plus grand marché au monde, avec plus de 500 millions de consommateurs et 21 millions d'entreprises. Le marché unique permet aux citoyens et aux entreprises de circuler et de commercer librement dans tous les pays de l'UE. Il permet aux entreprises européennes d'être plus efficaces et de se développer dans tous les pays l'Union. Il augmente aussi l'attractivité des investissements étrangers en Europe, ce qui contribue à la croissance et à l'emploi. En mettant leurs atouts en commun, les États membres de l'UE ont aussi plus de poids pour négocier des accords commerciaux qui stimulent l'activité en Europe.
Et cela fonctionne : on estime que grâce au marché unique, instauré en 1992, 2,8 millions de nouveaux emplois ont été créés et que le PIB européen est plus de 2 % supérieur à ce qu'il aurait été sans l'UE. En France, ce sont 3 millions d'emplois qui dépendent directement du marché intérieur.
Les délocalisations au sein de l'UE, un phénomène finalement peu répandu
Beaucoup d'entreprises choisissent de s'implanter dans des pays de l'Union européenne pour développer leur activité: c'est le principe du marché intérieur. Ces décisions créent généralement de l'emploi (en permettant aux entreprises de conquérir de nouveaux marchés), mais peuvent aussi en détruire: c'est le cas des délocalisations, quand une entreprise décide de déplacer ses capacités de production dans un autre État membre pour bénéficier de coûts du travail plus faibles ou pour être plus proches des marchés finaux.
Ce phénomène, très médiatisé, reste économiquement assez limité. Une étude de l'INSEE évalue à 6600 par an en moyenne le nombre d'emplois délocalisés (évaluation réalisée entre 2009 et 2011), soit 0,3 % de l'emploi salarié. Un peu plus de la moitié (55 %) de ces délocalisations ont lieu dans un pays de l'Union européenne. Les délocalisations sont plus importantes dans le secteur industriel, mais ne représente que 0,6 % de l'emploi industriel.
L'appartenance à l'UE n'est pas synonyme de chômage
Il est vrai que la situation de l'emploi en France est mauvaise, avec un taux de chômage autour de 10 %, mais l'appartenance à l'UE ne peut en être l'explication. De nombreux pays européens, membres de l'UE comme la France, ont des taux de chômage beaucoup plus faibles, comme l'Allemagne (moins de 5 %), la Belgique (8,5 %) ou la Pologne (6 %).
Pour aller plus loin: que fait l'Europe pour lutter contre le chômage ?
La situation de l'emploi en Europe n'est cependant pas satisfaisante puisque près de 22 millions d'Européens sont à la recherche d'un emploi en 2016. La création et l'amélioration des emplois, notamment pour les jeunes, sont l'un des objectifs principaux de l'Union européenne:
- l'UE a lancé un grand plan d'investissement européen pour relancer la croissance et l'emploi par l'investissement;
- l'UE agit pour continuer à améliorer le marché unique, notamment dans les domaines du numérique, de l'énergie et des marchés financiers. Une étude sur le «coût de la non-Europe» estime que le PIB européen pourrait augmenter d'au moins 5 % si on améliorait encore le fonctionnement du marché unique;
- l'UE investit pour aider les citoyens européens à s'intégrer sur le marché du travail et à se former grâce au fonds social européen. Plus de 12 milliards d'euros par an sont investis pour favoriser l'inclusion sociale et l'accès à l'emploi. Un effort particulier est fait pour les jeunes avec l'Initiative pour l'emploi des jeunes, dont la France est le premier bénéficiaire;
- la mondialisation peut être à l’origine de délocalisations d'entreprises pour des zones où la main-d'œuvre est moins chère. Pour atténuer ces effets, l'Union européenne a créé un fonds d'ajustement à la mondialisation (FEM) qui aide les travailleurs à se reconvertir. Sur les années 2013 et 2014, ce fonds a aidé plus de 27 000 salariés européens dont l'emploi a été supprimé suite à une délocalisation.