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Décodeurs UE: L'Union européenne, idiot du village global ! Vraiment ?

04 janvier 2017

(De www.europe-corse.eu)

Une performance commerciale européenne remarquable!

La naïveté de l'UE en matière commerciale ne saute pas aux yeux quand on regarde ses résultats:

  • Dans un monde où tout bouge très vite, où la Chine a augmenté sa part dans les exportations mondiales de 10 points en 10 ans tandis que les États-Unis voyaient la leur s'effondrer de 6 points (passant de 16 % à 10 %) et le Japon de 3 points… l'UE a globalement maintenu ses positions, avec des parts de marché, qui sont passées de 16 % à 15 % dans le même temps..
  • Dans un monde où la Chine a un excédent commercial considérable et les États-Unis un déficit commercial abyssal… l'UE enregistre un excédent commercial de 60 milliards d'euros pour les marchandises et de 120 milliards d'euros pour les services. Ce qui, quand on enlève notre facture énergétique qui reste très lourde, correspond à un excédent de plus de 300 milliards d'euros pour les produits manufacturés et de 20 milliards d'euros pour les produits agricoles et alimentaires.

Manque de réciprocité? On y remédie!

  • La politique commerciale a souvent été accusée de naïveté parce qu'elle manquait de réciprocité. En 2008, le président de la République française avait tapé du poing sur la table parce qu'Alstom ne pouvait pas concourir au Canada alors que son concurrent canadien Bombardier remportait un gros marché dans le même secteur en Ile-de-France.
  • L'accord que l'UE a négocié avec le Canada, le CETA, met fin à cette asymétrie. L'UE a obtenu du Canada qu'il applique la réciprocité et ouvre ses marchés publics aux opérateurs européens, et ce – pour la première fois de son histoire – même au niveau subfédéral. Le problème Alstom-Bombardier ne se reproduirait plus aujourd'hui.

Des accords dont les entreprises françaises savent profiter!

  • En 2012, la France souhaitait activer la clause de sauvegarde concernant l'automobile dans l'accord entre l'UE et la Corée du Sud dans un contexte de difficultés sociales chez PSA. Après examen, la Commission a conclu qu'il n'y avait pas lieu d'activer cette clause de sauvegarde, qui aurait gelé l'application de l'accord en matière automobile.

Cinq ans plus tard, les résultats sont là. L'accord entre l'UE et la Corée du Sud a été mis en œuvre sans difficulté. La catastrophe annoncée n'a pas eu lieu. Les petites voitures coréennes n'ont pas envahi l'Europe. Au contraire, l'Europe a triplé ses exportations automobiles vers la Corée du Sud et résorbé le déficit commercial qu'elle avait jusque-là avec la Corée du Sud dans l'automobile. La France a quadruplé ses exportations de voitures. Entre 2014 et 2015, la part de marché de Renault et de PSA dans les importations coréennes de véhicules étrangers est passée de 2,5 % à 3,9 %.

Rien de tout cela n'aurait été possible si nous avions activé la sauvegarde en 2012. Aujourd'hui, l'accord entre l'UE et la Corée du Sud est un grand succès du point de vue européen, avec une augmentation de 75 % des exportations européennes en 5 ans. Les parts de marché européennes en Corée du Sud ont fait un bond, alors que les parts de marchés japonaises se sont effondrées et que les parts de marché américaines ont stagné.

Alors, qui est l'idiot du village global ?